Plan strategique de l'association ‘’AVieSaine’’ 2013-2017
1. INTRODUCTION
Cette partie du plan concerne l’ampleur de la problématique du surpoids et de l’obésité, ses conséquences et les moyens de les prévenir.
1.1. Problématique du surpoids et de l’obésité
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le surpoids et l’obésité représentent le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial.
2,8 millions d’adultes décèdent chaque année des suites de ces affections, 44% de la charge du diabète, 23% de la charge des cardiopathies ischémiques et 7 à 41% de la charge de certains cancers sont attribués au surpoids et à l’obésité.
De par le monde, le nombre de cas d’obésité a doublé depuis trois décennies.
Le surpoids a touché en 2008, 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus, parmi lesquelles plus de 200 millions d’hommes obèses et près de 300 millions de femmes obèses (OMS/2008).
En 2010, l’OMS a estimé que près de 43 millions d’enfants de moins de 5 ans sont en surpoids et que les deux tiers de la population mondiale habitent dans des pays où le surpoids et l’obésité tuent plus de gens que l’insuffisance pondérale.
Au Maroc, l’enquête nationale sur l’anthropométrie réalisée par le Haut Commissariat au Plan en 2011 a montré une amélioration notable de l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans:
- l’insuffisance pondérale est en diminution drastique passant de 14,8% en 1987 à 9,3% en 2004 et à 3,1% en 2011.
- le retard de croissance est en chute progressive avec 28,6% en 1987, 18,1% en 2004 et 16,5% en 2011.
- l’émaciation est en réduction progressive avec une incidence de 10,2% en 2004 et 3% en 2011.
Cet état nutritionnel s’est amélioré grâce à deux leviers importants:
- le niveau scolaire du milieu familial et notamment de celui de la mère.
- les conditions de vie de la famille (facteurs socioéconomiques).
L’enquête a montré cependant une détérioration de l’état nutritionnel des adultes de 20 ans et plus, marqué par le surpoids et l’obésité :
- l’effectif d’adultes en situation de pré-obésité est passé en 10 ans de 4,5 millions à 6,7 millions,
- l’incidence de l’excès de poids ou de l’obésité grave et morbide affecte 3,6 millions d’adultes en 2011 soit 17,9% de la population.
Au total, 10,3 millions de marocains adultes dont 63,1% de femmes sont en situation d’obésité ou de pré-obésité et l’incidence de l’obésité grave varie en fonction du niveau d’instruction, de la taille de la famille et du niveau de vie.
1.2. Maladies chroniques non transmissibles
L’occidentalisation des régimes alimentaires riches en énergie et en graisses surtout saturées, une dépense énergétique de plus en plus faible, la consommation excessive de sel, la préférence des produits raffinés à ceux contenant les fibres et les glucides complexes, l’adoption de comportements et de modes de vie malsains (augmentation du tabagisme, usage excessive des substances psycho-actives et stress), entraînent une augmentation de la prévalence des maladies chroniques non transmissibles.
Ces maladies sont le plus souvent la conséquence du surpoids et de l’obésité. Elles représentent des problèmes de santé qui nécessitent une prise en charge continue, globale et intégrée et ce, pour éviter les lourdes conséquences sur les plans économique et social.
Les partenaires en matière de santé de la population et de promotion de la santé ont un rôle important à jouer dans l'élaboration et le soutien d'un concept de « mode de vie » axé sur la communauté afin de vendre l'idée et de fournir un environnement propice pour la concrétiser.
A ce titre, les stratégies visant à améliorer la santé au moyen de modes de vie sains doivent se fonder sur une bonne connaissance de la santé et de ses déterminants et sur l'efficacité des politiques sanitaires mises en place.
1.3. Mode de vie sain
Selon l'OMS (WHO 1998a), ‘’le mode de vie est une façon de vivre fondée sur des modèles de comportements reconnaissables et déterminés par l'interaction entre les caractéristiques personnelles, les rapports sociaux et les conditions de vie socio-économiques et environnementales d'une personne. Il n'existe pas de mode de vie sain optimal’’. Une conception renouvelée d'un «mode de vie sain» comprend des facteurs liés à la personne et à la communauté et l'interdépendance entre la personne et la communauté.
Avoir un mode de vie sain, c'est chercher un équilibre raisonnable entre améliorer son propre état de santé, la santé et le bien-être d'autrui et la santé de la communauté pour éviter la maladie. Du fait que la maladie coûte cher et la famille ainsi que l'État doivent consacrer des ressources considérables pour composer avec les problèmes de santé et les résoudre.
Cinq facteurs déterminent le choix d’un mode de vie : les compétences personnelles, le stress, la culture, les relations sociales et un sentiment de contrôle.